Le vent est l'ennemi du fumeur de pipe. S'il n'y prend garde, une petite brise, une bourrasque, peuvent attiser la combustion du tabac au point de provoquer très rapidement une situation incontrôlable.

L'issu peut être fatale pour la pipe et risque de provoquer des dégâts collatéraux. Ainsi, fumer une pipe ordinaire sur un vélo relève du tour de force et l'allumer dans un cabriolet décapotable est sans doute à éviter.

Qu'à cela ne tienne, le pipier anglo-saxon invente la pipe du motard. Si, si ! C'est lui qui la baptise ainsi (the motorist).

La chose est assez cocasse pour être relatée dans ces colonnes car le créateur de notre engin s'est vraiment pris au sérieux. Il a mis plus d'un atout de son coté, jugez en plutôt. D'abord un solide couvercle vissé : il ne peut donc s'ouvrir par mégarde

Ensuite un couvercle en bois, ce qui n'est pas particulièrement rare, mais cela témoigne d'un réel effort d'intégration du dispositif à la tête de pipe. Le pas de visse est en bois. Bien vu !

Enfin les ouvertures : elles sont peu nombreuses et de petite taille, ce qui éliminent grandement les risques dus au vent tout en garantissant un bon tirage.

Tout cela est assez rondement pensé s'il n'y avait le reste ....

Une faute de goût : La surface du bois témoigne de ce rusticage sauvage dont certaines marques américaines sont friandes. Cette pratique déplorable est déja signalée dans ces colonnes^[1]. Il s'agit véritablement d'une insulte à la noblesse de la Bruyère.

Une certitude : pas question d'être équipé d'un casque intégral pour fumer cette pipe sur sa moto. Et même avec un casque d'époque cela me semble scabreux.

Une interrogation encore : deux trous, pratiqués sur le rebord du foyer, traversent de part en part l'épaisseur de la paroi pour déboucher à l'air libre sous la tête de la pipe. Une tentative de refroidissement, sans doute, inspirée des pipes Doodler.