Reprise de volée

Il s'agit à l'évidence du travail d'un amateur sans doute assez habile de ses mains, mais béotien en matière d'élégance ou de pureté des lignes. Il a des progrès à faire pour le design.

Le bois n'est pas teinté ! Lorsque vous saurez que les parties plus sombres sont pyrogravées vous aurez compris que l'auteur de cette pipe ignore le crime de lèse-Bruyère.

Carboniser ainsi un bois aussi noble pour sacrifier au réalisme c'est pécher.

Toujours au nom du réalisme, il ajoute les crampons à la chaussure. Diable ! Il faut que ça y ressemble. Du coup sa pipe tient en équilibre, debout, fière et majestueuse.

Et les trois bandes sur la chaussure !

La pipe est proposée avec deux tuyaux. L'un, classique, en ébonite noire, l'autre en acrylique façon ambre. Cela est une excellente initiative.

Cette pratique est à mon sens trop peu répandue dans les offres de pipes de grande valeur (ce qui n'est sans doute pas le cas ici). Elle permettrait de fumer sa pipe avec un tuyau d'usage tout en gardant intact sa valeur de collection assurée par le tuyau d'origine.

Notre bouffarde est conçue pour être fumée avec un filtre 9mm comme il se doit pour une fabrication germanique.

Mais comment ne pas faire preuve d'indulgence devant ce témoignage de patiente, de persévérance et de minutie. Même la date fatidique de la coupe du monde figure sur la tige. Notre homme a dû passer un temps inouï à limer, poncer, percer si on en croit le prix qu'il demande pour cette pièce unique :

1500 € (si, si, je vous assure !)