Adios peseta

Les forums en ligne sont généralement très monotones, bien-pensants et consensuels. Malgré cet ennui rampant il peut arriver qu'une étincelle y jaillisse, qu'une rencontre peu banale fasse qu'on continue à y croire et à les fréquenter.

Si je peux écrire aujourd'hui cet article, c'est bien parce que ce matin-là en dégustant d'une main un croissant avec un café bien serré et en ouvrant "Smockers Forums " de l'autre, une petite fenêtre me saute à la figure : "Vos avez un message personnel. Désirez vous l'ouvrir ?".

J'ouvre.

Un drapeau portugais flotte en entête du message.

Je pose le croissant.

L'auteur me signale qu'il existe une version espagnole, très confidentielle, de la pipe Viprati "Ciao Lira" . Je lui réponds fébrilement la tête pleine d'images d'Obidos, d'Alfama, de Bakalhau a braz et puis, pour entretenir un peu cette rêvasserie, je me pose un petit CD de Carlos Paredes .

Le café est froid maintenant.

Je vous épargne les échanges ultérieurs, très sympathiques au demeurant, pour en venir à "Adios Peseta" la pipe qui nous anime ici.

Ricardo Xavier-Morato (c'est le nom de notre correspondant portugais) m'a mis aimablement à disposition les photos de cette pipe commémorative et je l'en remercie.

Elle lui a été offerte par son ami espagnol Toni Pascual dont la réputation a largement dépassé la péninsule ibérique. Il a remporté bon nombre de concours de fumeurs à travers le monde et c'est lui qui a conçu cette pipe pour Bruken.

"Adios Peseta" est en tout point semblable à "Ciao Lira". Même la réserve qui doit recevoir la pièce a le même diamètre. Or la peseta d'argent est légèrement plus petite que la pièce de mille Lire, d'où le léger vide entre le rebord de la pièce et le bois.

Ricardo Xavier-Morato m'explique qu'il ne sait pas combien de pipes on été fabriquées en version espagnole, les pièces de monnaie ayant été envoyées à Luigi Viprati par Toni Pascual en personne.

A ma connaissance personne en France n'a pris d'initiative similaire pour obtenir des pipes "Adieu au franc". En revanche, en Allemagne, on n'est pas passé à coté de l'occasion. Avec une mise en scène un peu différente, c'est la maison Vauen qui a montré sa détermination à exposer le Deutschmark.