Histoire de jambes

Avant d'aller plus avant dans l'exploration des pipes-jambe (leg-pipes), quelques mots s'imposent sur ces pipes qui existent depuis le XVIIIième siècle au moins. Depuis que l'on pétune, cette partie de l'anatomie féminine a été un thème de prédilection pour les artisans pipier. En fonction des matériaux à disposition, des canons de beauté en vigueur ou de l'habileté de l'artisan cela a donné lieu à des réalisations très variées.

L'écume de mer est assurément la matière qui se prête le mieux à la recherche du détail, à la finesse du rendu

La technique de la terre cuite, quant à elle, procède d'un moulage et d'une cuisson. Or cette dernière étape réduit les possibilités de détails fins : l'argile se rétracte alors légèrement et la dentelle, les frous-frous ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes

Avec l'apparition de la racine de Bruyère et de goûts moins baroques, les formes se sont simplifiées...

...les cuisses et les mollets ont hélas mincis...

...et la mécanique a pris la place des frous-frous.

Ces pipes-jambe ont été fabriquées industriellement (voir ici), mais il me semble que ce thème délicieux mérite qu'on regarde aussi d'un peu plus près les évolutions artisanales et contemporaines.

En effet, on pensait que leur histoire allait s'arrêter après ces trois étapes (écume, terre, pipe industrielle), quand la surprise est venue du nord : des artistes danois et suédois ont repris il y a quelques années le thème et l'ont fait évoluer de manière significative.

Le plus amusant de l'histoire est qu'une femme a soufflé ce vent nouveau. Anne Julie a repris le flambeau des pipes-jambe, et elle est suivie de quelques hommes, comme en temoignent certains articles de ce chapitre.