La cuisse d'Anne Julie

Quand une femme entreprend de réaliser des pipes sur le thème de la jambe féminine, cela ne peut aboutir qu'à une rupture avec les clichés qui sévissent sur ce thème. Les pipiers hommes n'auraient-ils pas tendance à concevoir en fonction des représentations érotiques de leurs semblables ?

Mais Anne Julie (Danemark) prend le thème à bras le corps de manière dépassionnée ou du moins la passion ne s'exerce-t-elle pas sous la ceinture. Elle pense ces pipes-là comme elle en a imaginées d'autres en s'inspirant du monde végétal et des fleurs en particulier.

Elle s'approprie le thème et l'interprète en fonction de sa personnalité. On a l'impression qu'elle pourrait aborder n'importe quel sujet tant soit peu tendre et chaleureux, et en réaliser une pipe originale. Cela est assurément le signe d'une imagination rare alliée à une solide expérience.

 

Je n'ai évidemment pas pu faire l'économie de vous présenter ce modèle bien connu et qui date déjà de quelques années : il témoigne du point de départ d'une évolution qui dure encore aujourd'hui et fait l'objet d'autres articles de ce feuilleton.

Quelle cuisse ! Ah, nous sommes loin des gambettes de ces mannequins anorexiques qui émaillent les pubs ou les photos de mode. Voilà de la matière, de la chair pour honorer la paume de vos paluches. Douces rondeurs, galbes voluptueux. Que l'époque où les femmes se prévalaient d'être bien en chair soit bénie. Comme Rubens, Botticelli, ou Maillol, Anne Julie nous dit "Plump is beautiful". C'est le pied !

Mais Anne Julie évoluera-t-elle jusqu'à devenir le Fernando Botero de la pipe en Bruyère ? A suivre...

Pour ne pas alimenter la controverse sur la valeur des pipes Anne Julie, on ne donnera pas de prix pour ses pipes dans ce chapitre.